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Mayo en cours de fabrication |
Aussi longtemps que je m'en souvienne,
la mayonnaise a toujours posé des problèmes à toutes femmes de
mon entourage ! Les hommes, qui n'aiment pas l'échec, ne s'y
risquaient pas, ils se contentaient, avec de petits yeux gourmands,
d'en demander une, avec le reste du gigot froid, les poissons et
fruits de mer…
Alors chacune avait sa méthode
implacable pour réussir la fameuse émulsion.
Il y avait le tabou des règles :
ne jamais faire une mayo lorsqu'on était indisposée, elle raterait
systématiquement !
Ma mère, drapée dans sa pudeur
protestante, n'évoquait pas le sujet et pour tromper l'ennemi,
montait sa mayonnaise sur la terrasse, dehors été comme hiver. Elle
était toujours parfaite. Munie d'un drôle de petit ustensile, une
spirale au bout d'une vrille, qui si ma mémoire est bonne montait et
descendait, Rose ajoutait l'huile petit à petit par un infime filet.
A cette époque, pas de problème de
température des ingrédients, il n'y avait pas de frigo à la
maison.
Christiane, posait délicatement le bol
sur une petite éponge passe-partout, pour le stabiliser, clé de son succès.
Irène, quant à elle, non seulement ne
pouvait en faire, mais ne devait pas la regarder, car elle la
faisait tourner, elle sortait donc de la cuisine dès qu'elle
entendait parler de mayonaise, souhaitant notre réussite !
Et moi, au risque de détruire toutes
ces légendes, j'ai appris en cours de physique qu'une émulsion voit
naissance en mélangeant tout doucement, petit à petit les produits.
Le principe est le même pour une crème de beauté et la
mayonnaise !
Info de dernière heure qui nous vient du Québec: Si on n'a pas le cul-de-poule moderne, avec anti-dérapant en dessous, mettre sous le bol un
sopalin humide, ça remplacera le
passe-partout maintenant introuvable.